Écrire et citer ses sources

Le processus de rédaction d’un travail académique consiste à s’appuyer sur les découvertes déjà réalisées par des spécialistes d’un sujet et d’y ajouter ses propres idées et hypothèses personnelles. S’appuyer sur des travaux déjà existants nécessite de mentionner la source originale au moyen d’une citation. Cette dernière peut prendre différentes formes. Cette section en explore les principes généraux et montre concrètement comment insérer et mettre en forme les citations.

Afin de citer correctement les différents types de documents que vous pourrez rencontrer, vous pouvez vous référer à la page Citation et droit d’auteur de la Bibliothèque de l’EPFL et aux guides de rédaction des références bibliographiques qu’elle contient.

Objectifs

  • Connaître les différentes méthodes pour bien citer ses sources
  • Recourir à des stratégies de rédaction

Principes généraux de la citation

Définition

Passage cité d’un·e auteur·trice, d’un personnage célèbre et donné comme tel (généralement pour illustrer ou appuyer ce que l’on avance)1.

Pourquoi citer ?

  • Respecter le droit d’auteur
  • Donner de la crédibilité a votre travail
  • Démontrer une rigueur scientifique
  • Permettre au lecteur ou à la lectrice de repérer les sources utilisées
  • Démontrer l’originalité de votre travail

Ne pas citer est considéré comme du plagiat, dans les cas grave cela peut mener à des sanctions institutionnelles, voir administratives.

Quand citer ?

La source doit être citée dès qu’une idée ou un résultat de recherche dont vous n’êtes pas l’auteur·trice influence directement le contenu de votre travail.

Citer :

  • Une citation mot à mot
  • Une paraphrase

Ne pas citer :

  • L’idée ou le fait qui est de notoriété publique, connu d’une grande majorité de gens et repérable dans diverses sources d’information.
    Ex. : Dans des conditions normales, l’eau bout à 100 C.
  • Les dates d’événements importants ainsi que certaines expressions.
    Ex. : la Grande Noirceur, Les attentats du 11 septembre 2001.

Comment citer ?

Règle générale

Dans un travail de recherche, il faut indiquer la source des citations à deux endroits :

  • Dans le texte, en le citant de façon abrégée.
  • À la fin du texte, en crèant une bibliographie et en citant de façon complète toutes les sources.

Le système choisi, soit auteur-date, soit numérique ou notes de bas de page, détermine toujours la mise en forme de la source.

Texte cité mot à mot

Dans le cas d’une citation copiée mot à mot, la mise en forme doit tenir compte de la longueur de l’extrait.

Citation courte (moins de trois lignes)

  • La placer à l’intérieur du texte entre guillemets
  • La faire suivre de la mention de la source
  • L’ajouter à la bibliographie

Exemple (système auteur-date)

« Remarquons, enfin, que l’ozone, qui a été une singularité française en matière de désinfection, reste utilisé à cette fin, mais qu’il joue, dans la pratique, un rôle d’oxydation, bien utile avant l’étape du charbon actif. » (Gâtel, 2011)

 

Bibliographie

Gâtel, D. (2011). « Eau potable »: Jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 63(3), 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063

Exemple (système numérique)

« Remarquons, enfin, que l’ozone, qui a été une singularité française en matière de désinfection, reste utilisé à cette fin, mais qu’il joue, dans la pratique, un rôle d’oxydation, bien utile avant l’étape du charbon actif. » [1]

 

Bibliographie

[1] D. Gâtel, ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’, Annales des Mines – Responsabilité et environnement, vol. 63, no. 3, pp. 63–73, 2011, doi: 10.3917/re.063.0063.

Exemple (note de bas de page)

« Remarquons, enfin, que l’ozone, qui a été une singularité française en matière de désinfection, reste utilisé à cette fin, mais qu’il joue, dans la pratique, un rôle d’oxydation, bien utile avant l’étape du charbon actif. » 1

 

Bas de page

1 Gâtel, ‘« Eau potable »’.

 

Bibliographie

Gâtel, Dominique. ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’. Annales des Mines – Responsabilité et environnement 63, no. 3 (2011): 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063.

Citation longue (trois lignes et plus) :

  • La présenter en retrait avec des marges de part et d’autre par rapport au texte principal
  • La séparer du texte principal par un espace
  • La faire suivre de la mention de la source
  • L’ajouter à la bibliographie

Exemple (système auteur-date)

Afin que l’eau soit considérée comme potable et de qualité, il est important qu’elle soit exempte de pesticides. Il est en effet impératif de filtrer les pesticides de l’eau afin de les éliminer. Beaucoup de pesticides comme l’atrazine se trouvent dans les sols agricoles, et par conséquent, polluent l’eau.

Pour les pesticides, c’est uniquement le principe de précaution qui a guidé le législateur européen en 1980 : l’idée était que l’eau potable ne doit normalement pas contenir de pesticides, dont la limite de détection était alors de 0,1 µg/l : cette valeur fut donc adoptée, à l’époque, comme limite réglementaire. Il faut dire qu’il y avait largement matière à s’intéresser à ce sujet, qui n’avait jusque-là pas fait l’objet d’une réglementation. C’est ainsi que les laboratoires ont découvert un environnement fortement contaminé par les pesticides. (Gâtel, 2011)

 

Bibliographie

Gâtel, D. (2011). « Eau potable »: Jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 63(3), 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063

Exemple (système numérique)

Afin que l’eau soit considérée comme potable et de qualité, il est important qu’elle soit exempte de pesticides. Il est en effet impératif de filtrer les pesticides de l’eau afin de les éliminer. Beaucoup de pesticides comme l’atrazine se trouvent dans les sols agricoles, et par conséquent, polluent l’eau.

Pour les pesticides, c’est uniquement le principe de précaution qui a guidé le législateur européen en 1980 : l’idée était que l’eau potable ne doit normalement pas contenir de pesticides, dont la limite de détection était alors de 0,1 µg/l : cette valeur fut donc adoptée, à l’époque, comme limite réglementaire. Il faut dire qu’il y avait largement matière à s’intéresser à ce sujet, qui n’avait jusque-là pas fait l’objet d’une réglementation. C’est ainsi que les laboratoires ont découvert un environnement fortement contaminé par les pesticides. [1]

 

Bibliographie

[1] D. Gâtel, ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’, Annales des Mines – Responsabilité et environnement, vol. 63, no. 3, pp. 63–73, 2011, doi: 10.3917/re.063.0063.

Exemple (note de bas de page)

Afin que l’eau soit considérée comme potable et de qualité, il est important qu’elle soit exempte de pesticides. Il est en effet impératif de filtrer les pesticides de l’eau afin de les éliminer. Beaucoup de pesticides comme l’atrazine se trouvent dans les sols agricoles, et par conséquent, polluent l’eau.

Pour les pesticides, c’est uniquement le principe de précaution qui a guidé le législateur européen en 1980 : l’idée était que l’eau potable ne doit normalement pas contenir de pesticides, dont la limite de détection était alors de 0,1 µg/l : cette valeur fut donc adoptée, à l’époque, comme limite réglementaire. Il faut dire qu’il y avait largement matière à s’intéresser à ce sujet, qui n’avait jusque-là pas fait l’objet d’une réglementation. C’est ainsi que les laboratoires ont découvert un environnement fortement contaminé par les pesticides. 1

 

Bas de page

1 Gâtel, ‘« Eau potable »’.

 

Bibliographie

Gâtel, Dominique. ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’. Annales des Mines – Responsabilité et environnement 63, no. 3 (2011): 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063.

La paraphrase

Une paraphrase est une reformulation d’un texte existant. Il s’agit de dire exactement la même chose mais avec d’autres mots.

  • Lire à plusieurs reprises le texte à paraphraser pour s’assurer d’avoir une compréhension approfondie de celui-ci. Le réécrire avec ses propres mots.
  • Remplacer les mots (noms, adjectifs, verbes, adverbes, etc.) les plus importants par des synonymes (si possible). Il est également possible de remplacer un nom par un verbe, un adjectif par un nom, etc.

    Il n’est pas suffisant de changer seulement un ou deux mots, la paraphrase doit être aussi différente que possible de l’original.

  • Modifier la structure des phrases.
  • La source doit obligatoirement être mentionnée de façon abrégée au début ou à la fin de la paraphrase.
  • Ne pas oublier de mettre la référence complète dans la bibliographie.

Exemple avec une paraphrase (système auteur-date)

Il existe un lien étroit entre les techniques analytiques et la potabilité de l’eau (Gâtel, 2011). C’est pourquoi il est important d’améliorer les techniques d’analyses, dans le but de mieux détecter les micropolluants dans l’eau.

 

Bibliographie

Gâtel, D. (2011). « Eau potable »: Jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 63(3), 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063

Exemple avec une paraphrase (système numérique)

Il existe un lien étroit entre les techniques analytiques et la potabilité de l’eau [1]. C’est pourquoi il est important d’améliorer les techniques d’analyses, dans le but de mieux détecter les micropolluants dans l’eau.

 

Bibliographie

[1] D. Gâtel, ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’, Annales des Mines – Responsabilité et environnement, vol. 63, no. 3, pp. 63–73, 2011, doi: 10.3917/re.063.0063.

Exemple avec une paraphrase (note de bas de page)

Il existe un lien étroit entre lest Techniques analytiques et la potabilité de l’eau 1. C’est pourquoi il est important d’améliorer les techniques d’analyses, dans le but de mieux détecter les micropolluants dans l’eau.

 

Bas de page

1 Gâtel, ‘« Eau potable »’.

 

Bibliographie

Gâtel, Dominique. ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’. Annales des Mines – Responsabilité et environnement 63, no. 3 (2011): 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063.

Cas particuliers

Citation déjà citée par quelqu’un

Pour citer une citation dont la source originale n’est pas disponible, mentionner, dans votre texte, non seulement la source d’où elle est tirée, mais aussi la source originale. Utiliser des formules comme « cité dans » ou « cité par ». Toutefois, seule la source effectivement consultée figurera dans la bibliographie. La source originale est intégrée dans le texte ou en note de bas de page. Consulter les exemples suivants.

Dans la bibliographie, indiquer seulement la source qui a été consultée et non la source de la citation déjà citée par quelqu’un.

Exemple (système auteur-date)

Selon la directive européenne 98/83/CE et citée par Gâtel, il apparait que « une concentration de […] toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes » (Gâtel, 2011)

 

Bibliographie

Gâtel, D. (2011). « Eau potable »: Jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques. Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 63(3), 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063

Exemple (système numérique)

Selon la directive européenne 98/83/CE et citée par Gâtel, il apparait que « une concentration de […] toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes » [1]

 

Bibliographie

[1] D. Gâtel, ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’, Annales des Mines – Responsabilité et environnement, vol. 63, no. 3, pp. 63–73, 2011, doi: 10.3917/re.063.0063.

Exemple (note de bas de page)

Selon la directive européenne 98/83/CE et citée par Gâtel, il apparait que « une concentration de […] toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes » 1

 

Bas de page

1 Gatêl, ‘« Eau potable »’.

 

Bibliographie

Gâtel, Dominique. ‘« Eau potable » : jusqu’à quel point ? La transition vers une culture de la gestion des risques’. Annales des Mines – Responsabilité et environnement 63, no. 3 (2011): 63–73. https://doi.org/10.3917/re.063.0063.

Tableaux et/ou graphiques

Contrairement aux textes, la Loi sur le Droit d’auteur considère les graphiques, les images et les illustrations comme des travaux à part entière. Pour réutiliser un de ces élements, il faudra donc demander l’autorisation au détenteur ou à la détentrice du droit d’auteur, et citer la source. Concernant les tableaux, il est nécessaire de se rappeler que seule la mise en page est protégée par le droit d’auteur, pas le données. Il est donc possible de réutiliser les données pour créer son propre tableau, toujours en citant la source.

Utiliser la formule « tiré de » pour introduire la mention de la source.

Exemple

Si on insère dans son travail le tableau suivant, qu’on a trouvé dans la page web Combien de personnes portent le même prénom que vous en Suisse? :

PrénomsNombre
A’isha3
Aada13
Aadhya13
Aaditri3
Aahana3

On doit écrire sous le tableau :

Source : rts.ch. ‘Combien de personnes portent le même prénom que vous en Suisse?’ infoSport, 27 August 2023. https://www.rts.ch/info/suisse/14256087-combien-de-personnes-portent-le-meme-prenom-que-vous-en-suisse.html.

Bibliographie

Combien de personnes portent le même prénom que vous en Suisse? tiré de rts.ch. ‘Combien de personnes portent le même prénom que vous en Suisse?’ infoSport, 27 August 2023. https://www.rts.ch/info/suisse/14256087-combien-de-personnes-portent-le-meme-prenom-que-vous-en-suisse.html.

Citation en langue étrangère

Il n’est pas nécessaire de traduire le passage lorsqu’il est raisonnable de croire que nos lecteur·trices comprennent la langue originale de l’extrait cité.
Les mêmes règles que pour le texte cité mot à mot s’applique.

Exemple (système auteur-date)

Seul une petite quantité d’études traite du sort des micropolluants pendant le processus d’assainissement des eaux.

The fate of wastewater micropollutants during metamorphosis has not yet been addressed given the rare studies analyzing these compounds in biota. (Wicht et al., 2022)

 

Bibliographie

Wicht, A.-J., Heye, K., Schmidt, A., Oehlmann, J., & Huhn, C. (2022). The wastewater micropollutant carbamazepine in insectivorous birds—An exposure estimate. Analytical and Bioanalytical Chemistry, 414(17), 4909‑4917. https://doi.org/10.1007/s00216-022-04117-0

Exemple (système numérique)

Seul une petite quantité d’études traite du sort des micropolluants pendant le processesus d’assanissement des eaux.

The fate of wastewater micropollutants during metamorphosis has not yet been addressed given the rare studies analyzing these compounds in biota. [1]

 

Bibliographie

[1] A.-J. Wicht, K. Heye, A. Schmidt, J. Oehlmann, et C. Huhn, « The wastewater micropollutant carbamazepine in insectivorous birds—an exposure estimate », Anal Bioanal Chem, vol. 414, no 17, p. 4909‑4917, juill. 2022, doi: 10.1007/s00216-022-04117-0.

Exemple (note et bas de page)

Seul une petite quantité d’études traite du sort des micropolluants pendant le processesus d’assanissement des eaux.

The fate of wastewater micropollutants during metamorphosis has not yet been addressed given the rare studies analyzing these compounds in biota. 1

 

Bas de page

1 Wicht et al., ‘The Wastewater Micropollutant Carbamazepine in Insectivorous Birds—an Exposure Estimate’

 

Bibliographie

Wicht, Anna-Jorina, Katharina Heye, Anja Schmidt, Jörg Oehlmann, et Carolin Huhn. « The Wastewater Micropollutant Carbamazepine in Insectivorous Birds—an Exposure Estimate ». Analytical and Bioanalytical Chemistry 414, no 17 (juillet 2022): 4909‑17. https://doi.org/10.1007/s00216-022-04117-0.

Citation comportant une faute

Quand le texte contient une erreur, ne pas la corriger. Tout terme douteux (faute, coquille, etc.) doit être suivi de [sic] pour indiquer que le texte original est bien formulé ainsi.

Exemple

« Pour ceux-là, les recherches des psychologues [sic] Paul Gilbert et Kristin Neff ont mis en valeur les bienfaits de l’autocompassion… »

La coupure de citation

Lorsque la citation est trop longue et que tout le contenu cité n’est pas pertinent dans le cadre de votre citation, vous pouvez utiliser le symbole suivant pour couper la citation : […]

Exemple

« Aujourd’hui, les méthodes utilisées mesurent la concentration des substances concernées ou leurs émissions naturelles (radioactivité ou fluorescence naturelle, par exemple). Ces méthodes permettent de mesurer les concentrations d’un grand nombre de substances chimiques connues (3 000 molécules à ce jour) et elles peuvent être automatisées. »

Peut être coupée comme ceci :

« Aujourd’hui, les méthodes utilisées mesurent la concentration des substances […] peuvent être automatisées. »

Conclusion

  • Lors de la rédaction d’un texte, opter pour un des trois systèmes de citation : auteur-date, numérique et note de bas de page. Utiliser la même mise en forme jusqu’à la fin du travail. Tenir compte des cas exigeant une présentation particulière.

Sources

1. Robert, P. (2022). Le Petit Robert: Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Nouvelle éd. du Petit Robert de Paul Robert / sous la dir. De Alain Rey Josette Rey-Debove). Le Robert.